Marchand de sommeil (Joinville - le - Pont) -Le Parisien 27-11-2008

Publié le par Fcpe Joinville le Pont

 JOINVILLE-LE-PONT.

Des familles harcelées par un marchand de sommeil

Une quinzaine de familles logent dans un hôtel meublé où les conditions de vie sont déplorables. De plus, elles se plaignent de l’attitude du gérant.

Samantha Gaudfrin | 27.11.2008, 07h00
 
 

SUR L’AVENUE du Président-Wilson à Joinville-le-Pont, les maisons cossues et les appartements de standing se côtoient. Pourtant, au n o 34 de cette rue, un hôtel se distingue dans le paysage de cette ville huppée du Val-de-Marne.

Une quinzaine de familles vivent ici dans des pièces de moins de 15 m 2 où les conditions d’hygiène et de salubrité ne sont pas respectées. Pour une chambre d’à peine 12 m 2 , où les toilettes ne fonctionnent pas et où l’humidité et les moisissures recouvrent les murs, Korotoumou Koné , une mère de famille, paye un loyer de 1 700 € par mois. Plus exactement, 30 % de la somme soit 500 € , le reste étant pris en charge par le département (voir encadré).

Un arrêté de péril pour l’une des chambres de l’hôtel


Cette maman de deux enfants de 4 et 2 ans, réfugiée politique de Côte d’Ivoire, vit dans cet hôtel depuis mai 2007, où elle a été placée par l’intermédiaire d’une assistante sociale. Mais, depuis quelques semaines, la situation se dégrade. « Le gérant de l’hôtel a coupé l’électricité pendant deux semaines dans la pièce : j’ai vécu ici dans le noir avec mes deux enfants en bas âge. Maintenant, c’est le chauffage qui est coupé depuis plusieurs jours », raconte M m e Koné, qui s’estime harcelée par l’hôtelier depuis qu’elle a commencé à se plaindre des conditions d’habitation. Elle a d’ailleurs déposé une main courante auprès du commissariat de Joinville contre le gérant.

« Il fait ce qu’il veut. Il harcèle les femmes, empêche les enfants de jouer dans la cour, et il nous soutire de l’argent sans raison », déplore la mère de famille qui travaille dans une association à Saint-Maur-des-Fossés.

Claire Alary, directrice d’une école maternelle située tout près de l’hôtel, dénonce ces agissements. Cinq de ses jeunes élèves vivent dans cet endroit insalubre. « Quand j’ai connu Fatima, la fille de M m e Koné, âgée de 4 ans, elle était gaie et souriante. Maintenant, elle pleure sans arrêt, elle est fatiguée et dort en classe », remarque la directrice.

Korotoumou Koné explique qu’elle ne peut plus supporter d’entendre sa fille pleurer le soir parce qu’elle a froid. Aujourd’hui, elle réclame un appartement décent. La préfecture du Val-de-Marne a lancé une expertise sur l’insalubrité des lieux. La ville de Joinville-le-Pont, quant à elle, a pris un arrêté de péril pour une des chambres de l’hôtel dont le sol menace de s’effondrer. D’autre part, un contrat urbain de cohésion sociale a été mis en place conjointement par la préfecture et la ville afin de suivre ce dossier. Hier, la société qui gère l’hôtel n’a pu être contactée par téléphone.


Le Parisien

Publié dans Joinville-le-Pont

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